(suite)
Octobre fut tout bonnement une autre histoire. La rentrée fut plus que difficile. Elle fut cauchemardesque. Je m'étais retrouvé perdu dans un monde de faune et de flore où tout spécimen vivant ne semblait qu'être bêtes et plantes sauvages. Je cherchais avec ardeur un guide, à la place de quoi j'avais eu l'impression de ne trouver qu'une forêt tropicale infestée de monstruosité aux pulsions dignes des bonobos. Nous avions quand même eu droit à l'accueil privilégier nous félicitant sans une quelconque retenue de l'obtention de notre bout de papier aux dorures kitsch, que l'on avait pris l'habitude d'entendre être mentionné comme une « formalité » jusqu'à notre arrivée dans cet étrange lieu.
Et, alors que tous les jours je revenais mordu, piqué ou griffé de l'Amazonie parisienne, Mister Dea se complaisait dans sa situation de futur « abruti abusé » dans une fac scientifique. Nous continuions d'échanger sans lassitude. Aucune lascivité n'empiétait le terrain en construction - que je croyais en béton armé - de notre amitié. Nous projetions même de briser les barrières du virtuel pour nous voir, parler et rire ensemble.
Dans le même temps, je posais tranquillement un pas devant l'autre, avec Olivia, dans un parc aux artifices soyeux, dignes de Versailles. Nous croisâmes par hasard Jonhatan, et un de ses joyeux compatriotes, en train de courir... après quoi ? Le temps, sûrement. Décidant de laisser filer ce dernier, nous continuâmes notre douce excursion au rythme de discussions philosophiques sur nos trente millions d'amis, comme la mauvaise habitude nous l'avait inculquée.
Tandis que nous étions sur le point de rentrer nous mettre au chaud, nous aperçûmes à nouveau Jonhatan et son acolyte qui le dépassait de peu dans cette fin de course effrénée. C'est alors que la banalité s'empara brutalement de nos langues : je fis la connaissance d'Alex-les-yeux-bleus qu'Olivia connaissait déjà de ses quatre tendres années de jeunesse passées dans ce qu'on appelle communément « un collège ». Nous parlâmes, écoutâmes, débitâmes, échangeâmes, rîmes. Lorsque, tous les quatre, nous nous dirigeâmes vers la sortie, Jonhatan révéla qu'Alex était seul et célibataire dans son appartement au cœur de Paris. Le pauvre jeune homme devait potasser dans une profonde solitude sa science politique. Je ne sus pas à qui, de moi ou d'Olivia, le message s'adressait, mais j'osai le prendre pour moi.
Alex-les-yeux-bleus, de son vrai prénom Alexandre, était un jeune blond de Science-Po Paris aux yeux d'un bleu électrique transcendant. Je n'avais jamais rencontré personne à la fois intelligent, beau et intéressant. Maintenant c'était fait et bien fait. Et ça allait être fatal.
Lorsque j'obtins enfin de quoi soutirer des informations à Jonhatan, j'en fus tout simplement incapable. Je trouvai deux raisons à cela. Je ne sais pas laquelle suit l'autre : l'une est ma trouille viscérale des râteaux (j'ai toujours préféré les pelles) ou des échecs (j'ai toujours préféré le Pictionary) et l'autres est que Mister Dea comblait incroyablement bien ce vide créé par le célibat - même s'il n'était qu'un ami - je ne ressentais donc aucun besoin d'affection corporelle.
(suite et fin prévues)
Commentaires
Je ferais un article sur vef'. Promis. :]
Il faut juste que je mettes les photos de moi que j'ai fait avec mon portable, sur mon pécé, et voilà. (Il faudra patienter genre, une dizaine ou une quinzaine de jours. ^^)
Tes commentaires me font toujours autant plaisir. Vraiment.
Je ne prends jamais le temps d'y répondre, et j'en suis franchement désolée.
Bisous, prend bien soin de toi. :]
À bientôt.