VEF Blog

Titre du blog : charmeur et lanceur de couteaux
Auteur : Elliott
Date de création : 10-04-2006
 
posté le 13-11-2008 à 18:54:35

Plénitude


Découvrez Pep's!

 

 

 

 

 Ca faisait bien longtemps que je ne m’étais posé là pour penser à toi. Ce soir, assis entre ce fauteuil chevauché par un album photo, trois feuilles et un vieux tapis de souris « Ne ruminez plus devant votre ordinateur » et une unité centrale vulgairement accoutrée d’une lampe au rouge passé, j’angoisse à l’idée de la page blanche. Comment n’as-tu pu me manquer ? Toi, sans qui, il y a de ça des mois, je n’étais rien qu’un être humain en désespoir de reconnaissance, une chaussette sans sa comparse, un pull en été, la Terre sans eau. Cependant ces derniers temps, j’ai quand même beaucoup penser à toi et à toute cette confiance que tu m’as donnée. Je m’asseyais, à cette même place, et dans un état d’incompréhension ahurie je fixais l’écran lumineux sous la lumière blafarde de l’ampoule nue du palier. « Un jour cette plante va cramer ! », répète souvent papa en jetant un regard désapprobateur au ficus qui vient chatouiller l’ampoule. En attendant cet instant qui nous sera probablement fatale, je me languis de ces tendres moments que je passais à te raconter mes histoires, en poèmes, en prose, en mode texto, en jaune, vert ou bleu, bancales, atypiques ou banales, souvent tristes, parfois heureuses. C’était mes moments de réconfort à moi, qui me faisaient chaque fois croire un peu plus en moi, qui me persuadaient un peu plus chaque jour que le Soleil est jaune et la Lune blanche, l’herbe verte et les poussières scintillantes, le vent doux et frais, la neige glace et flocon.

 

 

Et la page blanche se remplie de caractères comme des yeux de larmes aux souvenirs heureux d’un passé presque oublié. Tiens, mais… ne sont-ce pas des paroles de chanson ? Qu’importe qu’elles soient ce qu’elles sont puisqu’elles disent ce que je suis. Je t’aime, tu sais. Si ce soir je viens te raconter toutes ces futilités, c’est qu’au fond tu m’as manqué. Ce qui me manque le plus, c’est sûrement lorsque j’étais capable d’écrire, presque avec facilité, des mots les uns à la suite des autres et que je pouvais savoir s’ils méritaient que tu les voies. Combien de textes n’ont connu que la corbeille ? Et combien ont connu ton indulgence ? Aujourd’hui je ne suis plus bon qu’à t’infliger d’affreuses suites de phrases de regret. Après tout le soutien que tu m’as apporté, je ne suis pas fier que tu lises de si tristes et mauvaises lignes. Je t’avoue avec conviction que je n’abandonne ni le chantier ni la pelle sur le chantier. Comme toujours, les travaux auront du retard, mais le Palais n’en sera que plus beau.

 Laisser tomber les feuilles, c’est leur laisser une chance de s’épanouir

Les arracher aux arbres, c’est leur enlever tout espoir de plénitude

 

Mise à jour de La vie c'est aussi ça (menu), et merci à ceux qui me lisent encore.

 

Commentaires

tilt le 13-11-2008 à 21:45:23
«Et je me sens

comme un ver de terre dans le sable

comme un western sans les chevals

comme les pauvres sans la misère

comme un banquier à découvert

comme le journal d'avant-hier

comme Macumba sans Mader

comme un rappeur sans le staïle

comme un japonais Sankuaï

comme George Bush à l'etranger

comme Cauet sur Arte... »

Lire tes expressions "une chaussette sans sa comparse, un pull en été" m'a fait penser à ces paroles des Fatals Picards. Sous leur aspect comique, ils ont des sacrés textes.


Bref, moi je viens toujours lire. Je ne saurais pas répondre si tu me demandais Pourquoi, mais voilà.