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Il paraît que ça s’appelle un « coup de foudre ». Un coup. C’est certain. De foudre. Une douce décharge. Ca fait un mois et j’ai le corps toujours aussi engourdi! La tête à côté des épaules, l’esprit cotonneux, je me promène tous les jours dans un brouillard londonien en plein Paris. Mes mots ne répondent plus à mes pensées. Ma raison se noie dans un chaudron d’espérance. On s’est rencontré un soir; je t’ai invité à danser. C’était sympa; je savais que ça n’irait pas plus loin et je n’espérais rien. Non. Rien. Et puis il y a eu ce jour; au parloir du lycée. Ce dernier jour là-bas. A ma surprise, tu es venu me voir et tu m’as demandé pour le bac. Le résultat. J’ai pris mon air banal. Mais je n’étais plus moi, les quelques minutes que tu es resté là, avec nous, à côté de moi. Et tu es parti aussi vite que tu étais arrivé. Pas même « au revoir ». Pas même « à bientôt ». Et maintenant je suis ici, à m’apitoyer sur mon sort, à m’ interroger sur tout ça. Il y a eu le « toi » d’avant - celui du Nouvel An et des 6 long mois. Aujourd’hui, il y a le nouveau « toi » - celui de la fête du lycée et de ce long mois de vacances. Ce ne sont pas les mêmes sentiments, mais il y a toujours un trouble, un semblant de mal-être.

La tête me tourne. Je perds l’équilibre. Je m’écroule. L’alcool est montée trop vite. « Tu as trop bu !». Quelqu’un essaye de me relever: l’Espoir? Je ne sais pas. Je vois trop flou. Je ne distingue plus les silhouettes. Mes yeux s’embuent. Brouhaha. La chute. L’Amour. Un mois. A chaque fois, on se dit que c’est la dernière. Et à chaque fois, on y plonge les yeux bandés, pieds et mains liés. Et maintenant, j’espère tout. Trop. Tout.