noyade intempestive le 07-05-2008 à 19:27:15

Obsession

 

free music

 

 

(suite)

 

 

Octobre fut tout bonnement une autre histoire. La rentrée fut plus que difficile. Elle fut cauchemardesque. Je m'étais retrouvé perdu dans un monde de faune et de flore où tout spécimen vivant ne semblait qu'être bêtes et plantes sauvages. Je cherchais avec ardeur un guide, à la place de quoi j'avais eu l'impression de ne trouver qu'une forêt tropicale infestée de monstruosité aux pulsions dignes des bonobos. Nous avions quand même eu droit à l'accueil privilégier nous félicitant sans une quelconque retenue de l'obtention de notre bout de papier aux dorures kitsch, que l'on avait pris l'habitude d'entendre être mentionné comme une « formalité » jusqu'à notre arrivée dans cet étrange lieu.

 

Et, alors que tous les jours je revenais mordu, piqué ou griffé de l'Amazonie parisienne, Mister Dea se complaisait dans sa situation de futur « abruti abusé » dans une fac scientifique. Nous continuions d'échanger sans lassitude. Aucune lascivité n'empiétait le terrain en construction - que je croyais en béton armé - de notre amitié. Nous projetions même de briser les barrières du virtuel pour nous voir, parler et rire ensemble.

 

 

Dans le même temps, je posais tranquillement un pas devant l'autre, avec Olivia, dans un parc aux artifices soyeux, dignes de Versailles. Nous croisâmes par hasard Jonhatan, et un de ses joyeux compatriotes, en train de courir... après quoi ? Le temps, sûrement. Décidant de laisser filer ce dernier, nous continuâmes notre douce excursion au rythme de discussions philosophiques sur nos trente millions d'amis, comme la mauvaise habitude nous l'avait inculquée.

 

Tandis que nous étions sur le point de rentrer nous mettre au chaud, nous aperçûmes à nouveau Jonhatan et son acolyte qui le dépassait de peu dans cette fin de course effrénée. C'est alors que la banalité s'empara brutalement de nos langues : je fis la connaissance d'Alex-les-yeux-bleus qu'Olivia connaissait déjà de ses quatre tendres années de jeunesse passées dans ce qu'on appelle communément « un collège ». Nous parlâmes, écoutâmes, débitâmes, échangeâmes, rîmes. Lorsque, tous les quatre, nous nous dirigeâmes vers la sortie, Jonhatan révéla qu'Alex était seul et célibataire dans son appartement au cœur de Paris. Le pauvre jeune homme devait potasser dans une profonde solitude sa science politique. Je ne sus pas à qui, de moi ou d'Olivia, le message s'adressait, mais j'osai le prendre pour moi.

 

Alex-les-yeux-bleus, de son vrai prénom Alexandre, était un jeune blond de Science-Po Paris aux yeux d'un bleu électrique transcendant. Je n'avais jamais rencontré personne à la fois intelligent, beau et intéressant. Maintenant c'était fait et bien fait. Et ça allait être fatal.

 

Lorsque j'obtins enfin de quoi soutirer des informations à Jonhatan, j'en fus tout simplement incapable. Je trouvai deux raisons à cela. Je ne sais pas laquelle suit l'autre : l'une est ma trouille viscérale des râteaux (j'ai toujours préféré les pelles) ou des échecs (j'ai toujours préféré le Pictionary) et l'autres est que Mister Dea comblait incroyablement bien ce vide créé par le célibat - même s'il n'était qu'un ami - je ne ressentais donc aucun besoin d'affection corporelle.

 

(suite et fin prévues)

 

 


écrits de poètes en vogue

 

Cindynette  le 08-05-2008 à 18:02:50  #

Je ferais un article sur vef'. Promis. :]
Il faut juste que je mettes les photos de moi que j'ai fait avec mon portable, sur mon pécé, et voilà. (Il faudra patienter genre, une dizaine ou une quinzaine de jours. ^^)

Tes commentaires me font toujours autant plaisir. Vraiment.
Je ne prends jamais le temps d'y répondre, et j'en suis franchement désolée.

Bisous, prend bien soin de toi. :]
À bientôt.

 
 
noyade intempestive le 28-04-2008 à 17:25:00

Obsession

 

 

 

Au début de l'année scolaire officielle, j'avais encore deux espèces de bouts de ficelles au poignet droit, je n'avais pas encore cours et je mangeais des plats tout prêts cinq jours sur sept. Je passais mes journées à arpenter désespérément la maison du salon au palier, en passant de temps en temps par la cuisine, mais ne m'arrêtant jamais dans ma chambre. A chacun de ces endroits se trouvait bien à ma disposition un moyen de perversion. La cuisine me narguait impunément avec ses biscuits croustillants, le salon me faisait la coure avec sa nouvelle télévision écran plat, se la jouant grand séducteur, tandis que racolait le palier avec un certain manque d'érotisme - mais je passerai sur ce détail. Après avoir épuisé les programmes de France 4, j'avais décidé de m'intéresser aux propositions aguichantes du palier qui arborait un ordinateur-internet-haut-débit-intégré, et avais constaté avec plaisir que s'il n'avait pas les mêmes atouts que cette ravissante technologie que le salon avait eu les moyens de s'offrir, il me proposait toutefois d'indénombrables choses avilissantes terriblement alléchantes.

 

C'est ainsi que je passai tout le mois de Septembre à faire la connaissance de Mister Dea. Je l'avais malencontreusement rencontré sur un lieu virtuel où la cigarette n'était que vice et l'alcool vertu. Dès le premier jour de cette conjoncture, au bout d'une heure de rien et de tout, nous décidâmes de communiquer plus simplement mais toujours virtuellement - par messages instantanés. « Quel bonheur que la virtualité », me soufflait dans l'oreille le palier lorsque je me penchais sur son ordinateur... car oui, ce n'était plus lui qui m'aguichait, mais moi qui l'allumais.

 

Septembre avait donc été un mois de joyeuseté plus inexplicable qu'inexpliquée. Je passais des heures en compagnie de Mister Dea grâce à l'outil magiquement technologique et pervertissant, se composant simplement de deux boîtes noires : l'une grosse et l'autre plus fine dont émanait une lumière hypnotisante. Nous échangions tout : idées, musiques, rêves, catastrophes, humeurs, temps, espoirs, loisirs, plaisirs, émerveillements, photos, déceptions, rires et fous rires... si nous avions pu, il ne fait aucun doute que vêtements et petits frères y seraient passés.

(suite prévue)

 

[note : mise à jour de La vie…, pour les intéressés]
 


écrits de poètes en vogue

 

johnmandrake666  le 03-05-2008 à 13:57:23  #   (site)

Comme toujours... une photo super sympa et un texte dont on attend qu'une chose : la suite^^

 
 
noyade intempestive le 25-04-2008 à 19:29:38

 

 

désolé pour l'absence prolongée - stop -

quelques soucis - stop - rien de grave - stop -

très vite de retour - stop -

elliott

 


écrits de poètes en vogue

 

Mink  le 27-04-2008 à 21:45:32  #   (site)

Hu hu hu , à très bientôt ! =DD

tilt  le 26-04-2008 à 18:48:30  #

S'il n'y a rien de grave, alors tout va bien. Je viens quotidiennement -sauf exception- pour vérifier qu'il n'y a rien de nouveau que j'aurai râté Clin doeil

johnmandrake666  le 26-04-2008 à 17:28:18  #   (site)

On attendra donc le prochain article^^
à bientôt !

aurore  le 25-04-2008 à 19:38:23  #   (site)

On espère bien, bon courage à toi..et à bientôt !

 
 
noyade intempestive le 23-03-2008 à 20:56:13

Le retour après la mort

écrire pour écrire
écrire pour le plaisir
écrire pour le besoin
écrire pour signer la fin
pour dire des choses
que personne n'entend
que personne ne veut entendre
pour crier son désespoir
que le narcissisme flatte
que l'égoïsme exalte
pour chuchotter sa rancune
que le coeur enveloppe
que l'esprit empoigne
pour hurler ou sussurer
une rancoeur étouffée ou un bonheur enfermé
que l'on n'entend pas
que l'on ne veut pas entendre
écrire sans croire
écrire sans talent
écrire sans âme
écrire sans faim
Delta Charlie Delta,
dans la B.O. des
 Chansons d'amour
[note: mise à jour de La vie... dans le menu]
 


écrits de poètes en vogue

 

Cindynette  le 06-04-2008 à 14:05:47  #

Moi j'aime bien, quand tu écris.
C'est toujours très joli.

Je ne t'oublie pas.
Bisous, à plus. :]

tilt  le 26-03-2008 à 10:03:41  #

... (L)

C'est très beau. Point.

 
 
noyade intempestive le 24-02-2008 à 20:05:12

Fait d'hiver

 Et ce matin-là, alors qu’il était à peine 7h30, je m’étais enfermé dans mon bureau à l’agence immobilière. La pluie frappait les carreaux d’une puissance inouïe. Les mains entourant mon gobelet de café brûlant, je fixais le mur sur lequel était accrochée une reproduction d’un tableau aux couleurs pastelles.La veille au soir, j’avais reçu un appel d’une jeune femme : 

– Bonsoir… je suis Maggy, la sœur d’Alessandro.

Il y eut un long silence. Je ne perçus aucune émotion dans sa voix lorsqu’elle m’annonça : 

– Alessandro a eu un accident de moto ce matin. 

– Je ne comprends pas, avais-je seulement été capable de répondre. 

– Il est… mort. 

– Je ne comprends pas, avais-je débité mécaniquement.

Elle m’expliqua alors qu’avant même d’arriver à l’hôpital, l’amour fugitif de mes dernières semaines venaient de s’envoler. Comme si le départ de Veronna avec son mari et sa fille ainsi que celui de Johanna n’était pas assez difficile à supporter. J’avais la naïve sensation que le sort s’acharnait sur moi.

N’ayant pas fermé l’œil de la nuit, après avoir fait le tour des cafés jusqu’à ne plus avoir de monnaie et avoir avalé une bonne dizaine de whisky jusqu’à ne plus avoir d’estomac, je m’étais résolu à aller au bureau où je m’étais endormi.

Je ne sais pas quelle heure il était lorsque Félix entra, ni même s'il m'avait observé dormir. Mais à peine avais-je repris mes esprits que je décidai d’une expédition à l’appartement d’Alessandro. Alors que je sortais de l’agence, Félix eut tout juste le temps de s’écrier : 

– Eh ! William ! et le compte-rendu de ton entretien avec le vieux !

« Le vieux », c’était le « gros client » du moment. La moitié, voir les trois-quarts de l’agence le surnommait ainsi. Je ne m’y étais résolu.

Après deux bonnes heures de marche, j’arrivai à destination. Je passai sous le porche et entrai dans la cour pavée. « La cour des souvenirs », comme on l’appelait. Un d’eux surgit à la surface de ma mémoire lorsque j’aperçus un petit vélo rouge au guidon chromé au fond de la cour. Un jour, Alessandro avait pris l’initiative de m’apprendre à faire du vélo, alors qu’il passait ses vacances d’été chez ses grands-parents. C’est un de ces souvenirs clichés fort de banalité, mais qui reste gravé à jamais. Avant d’être cet « amour fugitif », il avait été mon meilleur ami, ce grand frère que tout enfant unique cherche. 

 

 

Par un après-midi chaud et extrêmement ensoleillé de 1970, tandis que Paris vivaient de ses touristes émerveillés, deux jeunes enfants s’adonnaient aux plaisirs de l’amitié. L’un, frêle, agrippait le vélo rouge du plus petit qui tentait vainement à la fois de tenir en équilibre et d’avancer. Ils hurlaient, braillaient, riaient. Le premier lâchait le vélo et le deuxième tombait, puis ils recommençaient. Leurs yeux brillaient de complicité.

 

 What ever happened,

Album [disque 1]

Marie-Antoinette

(B.O. du film de S.

Coppola)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


[note : ceci est une ébauche de scénario]

 


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